Drague post affaire Weinstein : qu’est-ce qui a changé ?

Drague post affaire Weinstein : qu’est-ce qui a changé ?

Depuis tout juste un an avec l’affaire Weinstein et grâce aux #balancetonporc et #metoo la parole s’est formidablement libérée sur le harcèlement subi par les femmes. Mais la drague de rue est maintenant de plus en plus décriée, d’ailleurs, les couples qui s’y rencontrent se font rares, beaucoup plus qu’il y a cinquante ans. Mais alors, comment les couples se forment ?

Comment et où draguer depuis les #balancetonporc et metoo ?

Depuis tout juste un an avec l’affaire Weinstein et grâce aux #balancetonporc et #metoo la parole s’est formidablement libérée sur le harcèlement subi par les femmes. Mais la drague de rue est maintenant de plus en plus décriée, d’ailleurs, les couples qui s’y rencontrent se font rares, beaucoup plus qu’il y a cinquante ans. N’est-ce pas une certaine idée de la spontanéité et de la mixité sociale que l’on sacrifie avec au final, une tendance au repli sur nos petits cercles privés et nos classes sociales ?

 

Comment les couples se forment ?

L’Institut National d’études Démographiques (l’Ined) s’est posée la question et en a tiré une étude publiée en 2013. Dans les années 1960, on se rencontrait au bal. Ces dernières décennies, c’est plutôt dans les écoles et les universités. Parmi les espaces de drague qui ont désormais le vent en poupe et progressent à la vitesse de l’éclair, on compte aussi les soirées privées entre amis. Elles participent au début des années 2000 à 20% des rencontres du premier conjoint, contre seulement 13% au tournant des années 1980. Il y a bien une forme de repli sur l’espace privé et les cercles sociaux similaires. Reste un lieu qui, par sa nature, favorise la mixité sociale des rencontres  et ce lieu c’est la rue. Problème : seulement 5% des couples s’y rencontrent désormais (rue, voisinage, quartier ou lieux publics), contre presque 15% en 1960, selon l’Ined.

Alors la violence urbaine est probablement plus forte aujourd’hui que dans les années 60 mais le harcèlement de rue, voire sa mise en lumière depuis les salves de #balancetonporc et de #metoo, peuvent-ils aggraver la situation?

Les dommages collatéraux de cette indispensable libération de la parole pourraient, si l’on n’y prend pas garde, créer un amalgame entre drague et harcèlement et créer une méfiance pour toutes formes de drague.

Distinguer harcèlement et drague

Qu’est-ce que la drague? Selon le Petit Robert, draguer est le fait de «chercher à lier connaissance avec quelqu’un en vue d’une aventure, faire la cour à quelqu’un». Le harcèlement de rue est défini quant à lui comme le «fait d’aborder quelqu’un avec insistance ou de le harceler verbalement dans un espace public». C’est insister après un refus, siffler une femme, la suivre si elle ne vous y a pas invité, ou encore prendre son refus pour de la timidité.

« Moi j’ai décidé de ne prendre et de n’écouter que les choses qui me font plaisir, raconte Vanessa, la quarantaine florissante, le reste je l’esquive et c’est très bien comme ça. Mais ça m’est venu avec les années, à 15 ou 18 ans et pendant toute ma vingtaine, je le vivais beaucoup plus mal. Mais les gros lourds qui insistent et vous collent, malheureusement on ne les rencontre pas que dans la rue, mais aussi dans les soirées entre amis «Harceler, c’est quand tu insistes lourdement sans jamais prendre en considération l’autre», dit pour sa part Xavier, qui aime draguer dans la rue.

Pour Marion, 39 ans, qui a habité quelques années à Londres où la drague de rue était presque inexistante à l’époque « là-bas personne ne vous adresse la parole, alors de retour à Paris, quand quelqu’un vous aide à porter gentiment votre valise même si ça peut déraper vers une certaine lourdeur, je n’ai jamais trouvé ça désagréable, enfin ça dépend comment c’est fait mais la plupart du temps, c’est plutôt mignon et charmant même.»

Le harcèlement de rue pourrait bien être en train de tuer la drague dans la rue. D’autant que les femmes ont aujourd’hui de plus en plus conscience que le harcèlement est inacceptable. Une prise de conscience brutale mais absolument indispensable qui a entraîné malgré elle une sorte de méfiance globale, un peu indistincte, à l’égard de la drague en général.

 

Un joli moment

C’est dommage pour la mixité sociale, et peut-être aussi pour les moments magiques qui peuvent découler de ces rencontres inopinées. La rue peut être un endroit convivial, source d’échanges inter générationnels. Qui n’y a jamais eu une joyeuse conversation de manière tout à fait spontanée avec quelqu’un qui n’a pas le profil des gens de son entourage habituel ? Qui n’a jamais été dragué avec humour et légèreté et en a ressenti son ego reboosté voire émoustillé ?

 

Autres études

#MeToo et #Balancetonporc ont donc bien compliqué les relations de séduction dans le sillage de ces mouvements contre les violences sexistes et 61 % des femmes disent aujourd’hui devoir faire plus souvent le premier pas.

C’est ce que révèle une étude sur les Français et la drague menée par YouGov pour l’application de rencontre Happn. Mais cela reste générationnel c’est valable pour les femmes de moins de 40 ans, qui ont fait de longues études et qui ont des jobs qui n’ont rien à envier aux hommes. Une femme de plus de 50 ans aura elle tendance à attendre que monsieur fasse le premier pas.

Mais si on constate davantage d’égalité dans l’approche amoureuse, ce changement en perturbe plus d’un. Certains ont perdu leurs repères et les mouvements #MeeToo et #Balancetonporc ont fait que des hommes n’osent plus aborder les femmes.  Et une petite majorité, 51 %, pense que les campagnes contre les violences sexistes et sexuelles post-Weinstein ont tendu les rapports de séduction.

 

Une approche plus discrète

Les femmes ont sans doute l’impression d’être à l’initiative mais leur approche est peut-être plus discrète que la drague masculine. Et peut-être leurs signaux peuvent échapper à certains messieurs.

Aiment-elles draguer pour autant ? Pas vraiment. Les femmes sont seulement 20 % à répondre « oui » à cette question, contre 40 % pour les hommes.

Et selon une autre étude, datant du mois de mars, du site de rencontre The League, un couple aurait plus de chance de durer si c’est la femme qui se jette à l’eau en premier. A méditer !

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