Un nouveau modèle d’habitat participatif

Un nouveau modèle d’habitat participatif

Les coopératives d’habitants : un concept innovant pour construire son immeuble et habiter son logement.   A côté des coopératives de production et des coopératives de consommation, les coopératives d’habitants font partie de la grande famille de l’Economie Sociale et Solidaire. On les distingue mal de l’habitat participatif, particulièrement en France. Aujourd’hui, dans l’hexagone, en […]

Les coopératives d’habitants :

un concept innovant pour construire son immeuble et habiter son logement.

 

A côté des coopératives de production et des coopératives de consommation, les coopératives d’habitants font partie de la grande famille de l’Economie Sociale et Solidaire. On les distingue mal de l’habitat participatif, particulièrement en France.

Aujourd’hui, dans l’hexagone, en ce qui concerne l’habitat, le modèle dominant, c’est :  propriétaire ou locataire. Or il est de plus en plus difficile d’accéder à la propriété et pour les locataires, la part du loyer dans les dépenses du ménage ne cesse d’augmenter.

De nouvelles formes d’habitat émergent depuis une quinzaine d’années alliant la recherche d’une nouvelle façon de vivre entre voisins, avec plus de solidarité et un nouveau type de rapport à son logement et une préoccupation sur l’impact environnemental de son habitat. On appelle cela l’habitat participatif. Il existe sous différentes formes dont celle des coopératives d’habitants.

 

Une coopérative d’habitants, qu’est-ce que c’est ?

C’est un modèle récent en France mais très adapté et donc répandu en Europe du Nord dans les pays scandinaves et de tradition germanique, en Suisse, au Canada et en Amérique latine… C’est ce qu’on appelle la troisième voie du logement pour sortir du seul modèle propriétaire vs locataire. Dans une coopérative d’habitant on est à la fois propriétaire et locataire : on est propriétaire collectivement de la coopérative et locataire individuellement de son logement. La coopérative est une entreprise dans laquelle chaque membre apporte au moins une part sociale. La coopérative a été chargée de faire un emprunt pour faire construire l’habitat. Les membres du groupe sont chacun usager de l’habitat en payant un loyer à la coopérative afin de rembourser les emprunts et les charges de fonctionnement. Il s’agit donc d’un modèle mixte entre la propriété et la location.

 

Un modèle alternatif et un autre rapport à la propriété

La coopérative d’habitants est une des formes de l’habitat participatif. Elle vise entre autres à éviter la spéculation foncière, à rendre accessible le prix des logements. Elle véhicule des valeurs de partage et de convivialité, de solidarité, de mixité sociale et intergénérationnelle. Ses futurs occupants sont impliqués tout au long du projet : de la conception à la gestion de leurs appartements.

Cette nouvelle forme d’habitat nécessite la mise en place d’une solution juridique qui dissocie la propriété collective de l’immeuble et le droit d’usage individuel des logements.

Non seulement l’habitat participatif de manière générale permet de favoriser le vivre ensemble mais la coopérative d’habitant permet surtout par le biais des thématiques de gouvernance partagée, de démocratie, d’éducation populaire et du fait de se former ensemble d’aller beaucoup plus loin que dans l’habitat participatif classique.

Par ailleurs, le modèle de la coopérative interdit la spéculation immobilière et autorise une vraie mixité sociale qu’on ne retrouve pas toujours ailleurs dans le participatif. Ainsi il y a une réelle solidarité entre les acteurs du projet sur les loyers puisque étant à la fois propriétaire et locataire, ils peuvent adapter les loyers non seulement en fonction de la taille du logement mais aussi en fonction des revenus et de la composition familiale des foyers.

La France en retard dans ce domaine, pourquoi ?

Le modèle des coopératives se heurte en France non seulement à la culture très forte de la propriété individuelle mais aussi à la présence très forte de la puissance publique dans la production de la ville. L’idée de laisser aux habitants l’initiative de concevoir et bâtir est encore très éloignée de l’esprit de beaucoup d’administrateurs publics.

Les grands promoteurs disent réfléchir à ces nouveaux modèles mais dans les faits, l’habitat participatif est bien souvent encore un argument purement marketing en trompe-l’œil où la participation est réduite au strict minimum.

Le mouvement d’émergence des Coops d’habitat a aussi du mal à trouver sa place, car il se heurte à la tradition de production de logement économique par les organismes HLM.

Si les municipalités ne réservent pas d’espace à ces formes de logement dans leurs plans d’urbanisme et sur les terrains publics, la pression du marché devrait l’emporter. A Toulouse, une coopérative d’habitants appelée Abricoop s’est créée dans le nouveau quartier toulousain de la Cartoucherie, sur une ancienne friche industrielle. Et à Montreuil, la municipalité vient de fixer dans son Plan Local d’Urbanisme l’objectif d’un minimum de 5% d’habitat participatif. Un bon début.

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