Que dire de l’autre ?

Que dire de l’autre ?

Que faire quand l’autre n’est plus là, surtout que dire à notre enfant. Plutôt que de se mettre la rate au court bouillon, voici la recette pour s’en sortir quand on est monoparent.

Evitons de raconter des salades, les bébés ne naissent pas dans les choux

 

Ah, la belle affaire, nous avons tous un papa et une maman, certes, mais quand l’autre est absent, comment répondre aux questions de nos enfants ? Comment faire face quand se présente la fête des mères ou la fête des pères ? Quelle histoire on raconte ?

Tout dépend de l’histoire vous me direz, mais en fait, c’est un peu pareil pour tout le monde. Le point de départ c’est la perte de l’autre, pour une raison ou pour une autre, c’est avec un manque que l’on doit se (re)construire.

Soyons bienveillant

A deux mois de grossesse, j’étais seule avec mon petit bidon, alors autant vous dire que cette question m’a turlupiné, « mais que vais-je raconter à ce bébé ? ». Alors, j’ai cherché dans ma propre histoire. Issue d’une famille fracturée, mes parents ont fait de notre enfance un grand champs de bataille.

Trop de parents font cette énorme erreur de profiter de leur auditoire pour mettre leurs chérubins de leur côté, en plaçant quelques petites phrases assassines sur l’autre qui est toujours ailleurs, qui n’est jamais là, qui a mieux à faire!
On croit que cela nous rapproche de notre enfant, qu’il va partager notre rancoeur, et rendre notre peine moins lourde à porter alors qu’en fait, on déstructure, on démonte, on fait des petits bouts.

Alors, j’ai décidé de faire preuve de la plus grande bienveillance à l’égard du papa. Oui, la colère était forte, oui, la rancoeur était brulante, mais ces émotions ne concernaient que lui et moi !

Et puis, il y a de l’amour, beaucoup d’amour, cet enfant n’est pas arrivé par hasard. Quel drôle de chose que le hasard, vous y croyez vous ? Pour moi, le hasard devrait s’appeler ambition, volonté ou croyance. J’ai donné tout ce que je pouvais pour écouter l’autre, pour comprendre l’autre. Puis, le divin enfant est arrivé, médusant son assemblée et faisant chavirer tous les coeurs.

Bon, ça c’est pour faire de belles phrases, la colère, la rancoeur étaient toujours là, bien sûr. Ils nous a fallu beaucoup de temps pour pardonner. Oublier ? Jamais, c’est impossible, mais apprendre à vivre avec ses douleurs, les soigner patiemment avec ses petits remèdes (amis, famille, amis, famille pour ma part).

L’autre : un super héros plutôt qu’un super zéro !

Aujourd’hui, quand je parle à NOTRE enfant de son père, c’est toujours comme d’un super héros « c’est papa, ouiiii PAPA, WOUAHHHH », parce que c’est avec cette image positive qu’il doit se construire.

C’est vrai, ça ne fait jamais très plaisir de se savoir issu d’un monstre. Penchez-vous  sur le sort de tous ces enfants de SS, ceux qui ont appris que leurs parents avaient tué des milliers de juifs, de tziganes, d’homosexuels, c’est une génération entière d’allemands qui aujourd’hui encore porte le poids de leur histoire.

Et puis franchement, même si on n’est pas le papa rêvé ou la maman fantastique, de se voir décrit comme ça, ça fait chaud au coeur, non ? Finalement, c’est peut être la meilleure façon de devenir un meilleur parent.

Expliquer les choses simplement

Je crois que ce qui manque le plus à un enfant qui évolue dans une famille monoparentale, c’est justement l’autre. Même un homme volage, ou une femme possessive (par exemple) peut donner énormément de bonheur à son enfant juste par sa présence.
Que faire de l’autre s’il est violent, me direz-vous ? Protéger son enfant bien entendu, c’est notre rôle de parent. Mais là encore, c’est une affaire d’adulte.

J’ai une amie très proche qui s’est séparée de son compagnon parce qu’il était violent à son égard. Elle a protégé leur enfant d’un père aimant mais néanmoins malade. Ce qui manque à l’enfant c’est de dire « papa », c’est de jouer avec « papa ». Quand l’enfant en fait la demande et que le père est disponible, ils se voient, c’est un flot incessant de « papa, papa, papa, papa », il est si fière, et jamais il ne rejette son père tout simplement parce qu’il n’a jamais été dénigré.
Nos enfants nous jugeront en temps et heure, n’ayez crainte !

Inutile de peindre le tableau de notre expérience, inutile de faire glisser nos larmes sur la tête de nos enfants. Raconter lui les choses simplement avec les mots de son âge, des mots qu’il pourra à son tour expliquer à son entourage.
N’oubliez jamais que les défauts (petits ou gros) de l’autre n’enlèveront jamais l’amour qu’il ressent pour son enfant, et votre enfant en a tant besoin !

C’est quoi la recette finalement ?

Ingrédients :

– Une bonne dose de self-control
– Beauuuuucoup de patience
– Beauuuuucoup d’amour (au moins pour son enfant)
– Un dictionnaire pour les petits
– De bonnes copines
– Une photo de l’autre

1- Installer votre joli cadre avec la photo de « l’autre »
2- Expliquer à votre enfant, à l’aide du dictionnaire pour les petits, les grandes lignes de la situation
3- Écoutez bien ses questions et répondez avec beauuuuucoup de bienveillance à l’égard de l’autre.
4- Gardez le sourire
5- Et lorsque votre enfant est rassuré, et parti à l’école ou à la crèche, appelez tout simplement vos copines pour « vider votre sac » !

 

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FAITES  DU  BRUIT  !!!

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