Nous vous proposons de découvrir Laurie, maman solo de Tain l’Hermitage, qui a accepté de nous parler de son histoire en nous donnant de l’espoir !
Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Laurie. Je suis une femme de presque 34 ans de Tain l’Hermitage et je suis transcripteur adaptateur de documents en braille et caractères agrandis. Un métier sédentaire puisque je passe ma journée derrière un écran mais avec un but particulièrement social et humain puisque je sais que le temps passé à travailler permettra à de jeunes déficients visuels de pouvoir suivre une scolarité comme leurs camarades valides.
Pouvez-vous partager avec nous votre situation ?
Je suis l’heureuse maman de deux petits gars de 6 ans (juillet 2011) et 7 ans et demi (décembre 2009) et je vis de manière monoparentale depuis août 2016.
Comment êtes-vous devenue monoparent, comment est-ce que cela s’est passé ?
J’ai quitté le père de mes enfants après près de 10 ans de vie commune parce que je ne ressentais plus de sentiment amoureux pour lui. On était devenus des amis, des confidents, des supers parents mais on s’était oubliés en tant qu’amoureux (à mon sens, pas au sien… Pour ce qui le concerne, la situation lui convenait parfaitement).
Son souhait était de pouvoir continuer à voir les enfants régulièrement et pas seulement tous les quinze jours comme cela se passe généralement lors d’un divorce. La garde alternée a donc été le choix que nous avons fait. Cela nous arrangeait également au niveau professionnel car nous avons des contraintes complémentaires (je travaille loin – je cumule environ 3 h de transport chaque jour – et je pars donc tôt le matin ; lui termine souvent tard le soir). Notre situation est donc particulière car nous sommes en alternance… sur la journée ! Les enfants dorment généralement chez leur papa qui les emmène à l’école le matin et je les récupère dès la sortie de la classe jusqu’au retour du travail de leur papa.
Cette situation est gérable car nous sommes en bons termes et que nous habitons à moins de dix minutes l’un de l’autre.
Racontez-nous ce qui est difficile dans votre situation de monoparent ?
J’ai du mal à parler des difficultés rencontrées car je suis quelqu’un d’optimiste et avec un tempérament positif. Émotionnellement c’était compliqué de voir le père de mes enfants dans une grande tristesse et de se sentir responsable de cela.
Il y a eu la reconstruction ” matérielle ” à gérer (trouver un logement, le réaménager, faire en sorte que les enfants ne soient pas trop déstabilisés : leur papa a conservé la maison qu’on avait acheté ensemble et ils sont restés dans le même groupe scolaire) et les éventuelles galères financières qui vont avec. Nous avons la chance de vivre dans un pays où la cohésion sociale existe et il y a justement des aides mises en place pour les situations comme celles-ci.
Socialement parlant, il y a malheureusement un ” tri ” qui se fait dans les fréquentations qu’on avait par le passé et c’est parfois dur de voir certaines personnes nous tourner le dos alors qu’elles ne connaissent pas forcément ce qui a pu se passer au sein du couple. Pour cela, nous sommes restés soudés avec mon ex mari et prenons toujours la défense l’un de l’autre.
Mais racontez-nous aussi ce qui est chouette dans votre vie ! Et ce que vous aimeriez pour la suite !
Quand j’étais mariée, je manquais cruellement de temps pour moi. Je n’avais pas vraiment de ” sas de décompression ” (peut-être aussi parce que je ne me l’accordais pas ?). Aujourd’hui, j’en ai à peine plus mais j’essaie de le mettre au maximum à profit pour être vraiment disponible quand les enfants sont avec moi.
Je n’envisage pas de reconstruire un foyer avec un autre homme parce que je sais que ce type de vie ne me convient pas. J’ai besoin de moments de solitude et de liberté (difficile de dire à quelqu’un qui habite sous le même toit d’aller passer la nuit ailleurs quand on a envie d’être face à soi même un soir de semaine par exemple !).
Mais j’aimerais évidemment rencontrer quelqu’un avec qui partager des sorties, des discussions… J’ai tenté l’expérience ” site de rencontres “, sans grande conviction… (même si effectivement ils ont le mérite d’exister et de permettre de rencontrer des gens qu’on n’aurait pas rencontré dans un autre contexte). Mon caractère fait que je préfère laisser les choses se faire par elles-mêmes… je reviendrai vers ces sites le jour où j’en ressentirai vraiment le besoin et que j’en aurai le temps !
Si vous aviez un conseil à donner à des nouveaux monoparents, quel serait-il ?
Je conseille aux nouveaux monoparents de ne pas s’isoler, de s’entourer de personnes qui leur apportent du positif, qui les aident à garder la tête hors de l’eau dans ces périodes pas toujours très roses. D’autres sont passés par là avant nous et s’en sont très bien sortis donc nous pouvons y arriver aussi.
Comment avez-vous découvert Uniparent et que pensez-vous de nous ?
J’ai découvert Uniparent via Facebook. J’ai trouvé le concept d’entraide, de rencontres intéressant. Je n’en ressens pas forcément ” l’utilité ” à titre personnel (pour l’instant en tout cas) mais je pense que certaines situations sont plus complexes que la mienne et dans ce cas, j’aurais été contente de pouvoir m’appuyer sur ce genre de support en cas d’isolement par exemple.
J’ai parfois le sentiment de ne pas avoir ” besoin ” de cette plateforme mais je sais qu’elle existe et que je peux m’y référer quand je m’interroge sur certaines situations ou démarches administratives par exemple.
Quand j’en ai le temps, je prends plaisir à répondre à certains sujets lancés par les administrateurs ou certains parents. Je me sens encore un peu ” novice ” dans la situation de monoparent mais je pense que mon expérience peut en rassurer certains parce que parfois aussi les séparations se passent bien ?
