Comment organiser sa vie avec un(e) ex ?

Comment organiser sa vie avec un(e) ex ?

Quelques conseils simples et accessibles par Sophie Braun, notre psychologue, pour apprendre à gérer la présence de l’autre parent, votre ex.

La question est essentielle !

Etre monoparent implique la plupart du temps, la gestion d’une garde alternée qu’elle soit régulière ou irrégulière.

Ce lien qui demeure risque de provoquer le sentiment que vous cumulez tous les inconvénients : la solitude et les tracas quotidiens sans avoir en contrepartie la capacité de décider seul(e). Pire encore, il reste nécessaire de se mettre d’accord avec celui ou celle dont on s’est séparé, parfois brutalement et pour qui l’on conserve rancœur et rancune, et même pire.

Parce qu’il est l’autre parent du ou des enfants, l’ « ex » reste présent dans la vie, alors que l’on aurait tant envie de « s’en passer ».

Deux axes me semblent essentiels : l’ « ex » vécu comme l’ « ex » du couple et l’ « ex » dans ses relations avec le ou les enfants.

L’ex du couple dont la « présence » empêche parfois la possibilité d’un nouveau lien amoureux.

L’image que je vous propose est celle des grosses cordes de bateaux composées de dizaines de petits filins. Dès qu’on a rompu un petit filin, on croit avoir cassé la corde, mais en fait la corde n’est cassée que lorsque le dernier filin s’effrite. Chaque petit filin représente un lien avec l’ex : l’amour qui a existé, les souvenirs communs, l’envie d’avoir eu cet enfant ensemble, mais aussi les mauvais moments, les trahisons, les ressentiments, la haine parfois. Chaque sentiment est un lien qu’il soit positif ou négatif. Et la séparation ne rompt pas d’un coup tous les liens. Sans parler de la peur d’affronter seul(e) les épreuves de la vie, les envies de partager les bons et les mauvais moments, l’envie de consoler ou d’être consolé, etc…

Le temps est nécessaire pour digérer progressivement la séparation, c’est long. Souvent très long. C’est ambivalent.

Souvent le plus difficile est d’être confronté à cet ex, sans aucune période d’interruption. Même pour sauvegarder l’intérêt des enfants, ce n’est pas simple tous les jours.

N’allez pas au-delà de vos forces. Rien n’oblige à devenir des amis tout de suite. Ni à rester en liens au-delà de ce qui est demandé par la situation. Rien n’oblige à prendre en charge son ex comme un ou une enfant, même si il (elle) est très malheureux(se), déboussolé(e) et perdu(e). Il est difficile de consoler celui ou celle dont on se sépare. Il est nécessaire que des espaces différents se créent. Soyez attentifs à ne pas trop mélanger. Partager l’éducation des enfants, oui, se mêler de la vie privée de l’autre, non !

L’ex dans les relations avec les enfants.

Difficile de généraliser. Voici quelques écueils et je mettrai l’accent sur la difficulté de se protéger et de protéger les enfants.

Quand l’ex est très présent dans une garde alternée équilibrée, il faut accepter de co-décider avec quelqu’un avec qui on ne s’entend plus.

Quand l’ex est absent ou très absent, le sentiment de solitude est douloureux.

L’éducation des enfants est une lourde tâche quotidienne que l’on a souvent envie de partager. Les rapports de force existent dans tous les couples. D’autant plus dans les ex-couples après les séparations. L’écueil essentiel est de protéger les enfants d’une relation qui deviendrait trop violente et qui les obligerait à choisir ou se sentir déloyal. Ne pas trop raconter aux enfants, mais surtout ne pas se laisser emporter soi-même par la violence des émotions. Cela veut dire de garder vivant le dialogue intérieur entre vos émotions et votre raison. Ne pas céder aux envies de vengeance, sans pour autant tout accepter, ne pas s’effacer au profit des enfants, tout en acceptant qu’ils voient l’autre parent (sauf cas particulier de violence évidemment).

C’est souvent terriblement difficile.

En parler, avec des proches permet souvent de conserver le petit recul nécessaire pour prendre au jour le jour « les moins mauvaises décisions «  sans être trop emporté(e) par des sentiments de trahisons, d’humiliations ou de culpabilité, qui nous débordent vite.

Ne soyez pas trop inquiets, on ne traumatise pas les enfants si facilement, et vous avez le droit à l’erreur. Vous avez le droit d’être énervé(e) contre un(e) ex, même devant vos enfants sans que cela ne les traumatise à vie. Par contre, souvenez-vous que vous avez aimé cette personne. Il est important que votre enfant le sache et que cela soit présent pour lui. Qu’il se sente le plus en sécurité possible entre son père et sa mère ou plus exactement entre celui ou ceux qui exercent pour lui une fonction paternelle et celle ou celles qui exercent une fonction maternelle.

S’il y a un « ex », c’est que vos enfants ont deux parents. Certes séparés, mais deux parents. Ce n’est pas un idéal, mais c’est une chance pour eux.

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