Nous vous proposons de découvrir Nadja, monoparent de Taverny, qui a accepté de nous parler d’elle et de nous faire partager son expérience.
Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Nadja et j’ai 42 ans. Je suis directrice d’une école maternelle Montessori bilingue, ouverte depuis 2014 à Taverny (l’élémentaire est prévue pour 2019). J’accueille 45 enfants et dirige une équipe de 5 personnes. Je donne ces infos pour donner un éclairage particulier sur le fait que j’ai beaucoup de responsabilités dans mon métier et qu’il occupe une grande part de ma vie, m’astreignant en mère célibataire que je suis à une solide organisation de vie ?
Pouvez-vous partager avec nous votre situation ?
J’ai une fille de 7 ans et demi et je suis solo depuis 6 ans. Nous sommes en garde classique, c’est à dire que ma fille voit son père un week end sur deux et la moitié des vacances. J’ai eu quelques histoires trop vite après ma séparation qui n’ont pas tenues en partie pour les raisons de la monoparentalité / famille recomposée/ etc..mais aussi certainement au fait qu’il faut un temps pour la reconstruction personnelle avant tout…mais c’est un autre sujet non ?
Comment êtes-vous devenue monoparent, comment est-ce que cela s’est passé ?
C’est moi qui me suis séparée du père de ma fille avec lequel j’étais marié depuis 10 ans. Trop de disputes m’avaient épuisée, la sensation de ne plus vivre que le conflit et la rancoeur. Je n’avais pas envie d’élever mon enfant (18 mois à l’époque) dans une ambiance à ce point délétère, parfois même violente physiquement. J’étais propriétaire de notre logement, je travaillais, j’étais autonome matériellement, un contrat de mariage avait été établi, le divorce fut vite prononcé. Mais mon ex m’a mené la vie dure longtemps après… J’avais voulu la séparation, j’allais le payer cher ! Cela va beaucoup mieux maintenant mais je reste vigilante.
Racontez-nous ce qui est difficile dans votre situation de monoparent ?
Tout ce qui rappelle la famille est compliqué à vivre. Il faut faire un gros travail d’affranchissement des modèles classiques traditionnels pour ne pas en souffrir. Le regard des autres, la culpabilité surtout lorsque l’enfant est petit, le sentiment d’échec, etc. Le pire étant les grands rendez-vous type Noël, fête des mère, chasse aux oeufs de Pâques, anniversaire de l’enfant… En particulier si la date tombe un jour où l’enfant est chez l’autre parent évidemment ! Noël sans son enfant est un véritable supplice que personne sauf un parent séparé ne peut comprendre. Les années où elle est avec son père, je plonge sous ma couette pendant 3 jours et laisse passer le tsunami des fêtes. Je me console en me disant que l’important est que ma fille profite de la fête où qu’elle soit.
Mais racontez-nous aussi ce qui est chouette dans votre vie ! Et ce que vous aimeriez pour la suite !
Malgré cela, je n’ai jamais regretté ma décision. Je suis libre de mes choix, de suivre mes envies, je ne dois rien à personne et n’ai aucun compte à rendre (si ce n’est un jour à ma fille peut être…). En attendant, je vis harmonieusement entre ma vie de monofamille, mon job qui m’épanouit beaucoup et mes amis (ma famille vit à l’étranger). Je regarde ma fille grandir en paix et elle est manifestement heureuse. Cette situation qu’elle a finalement toujours connue, est devenue son ordre des choses et elle n’en souffre pas vraiment apparemment. Je lui propose d’ailleurs régulièrement de modifier le mode de garde (aller vers une garde alternée)
Si vous aviez un conseil à donner à des nouveaux monoparents, quel serait-il ?
Rester confiant et voir le bon côté des choses. Quand j’ai un coup de blues, je vais diner chez un couple d’amis mariés depuis plus de 10 ans qui ont des enfants. Et je les regarde se critiquer, blasés l’un de l’autre, débordés par leur existence, frustrés dans une vie qui ne les épanouit plus mais dans laquelle ils restent par frilosité et par peur de la solitude… Et je me dis que je suis bien, moi, dans ma vie pas facile tous les jours mais que j’ai choisie !
Un amoureux serait un joli plus… ?
Comment avez-vous découvert Uniparent et que pensez-vous de nous ?
Je vous ai trouvé par hasard via Facebook. Je trouve super ce genre d’initiative et de réseau d’entraide. Bravo ! Continuez comme cela. D’ailleurs, je vous dis à bientôt, car j’attends vos prochains événements avec impatience !
