Nous vous proposons de découvrir Nicola, monoparent parisienne, qui a accepté de nous parler d’elle et de nous faire partager son expérience.
Bonjour à vous, cher membre d’Uniparent ! Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Nicola, je suis une femme de 45 ans. Bien que mon prénom puisse sonner masculin, je suis d’origine allemande, et mon prénom d’origine anglo-saxonne est féminin !
Je suis Assistante de Direction trilingue dans le secteur des Assurances. Je travaille pour plusieurs directeurs et leurs équipes d’où mon sens de l’organisation, à moins que cela soit le fait d’être monoparental qui m’aide à être aussi flexible et organisée. Non, en réalité j’ai toujours été assez organisée !
Voilà qui aide bien lorsque du jour au lendemain je suis devenue monoparent !
Comment êtes-vous devenu(e) monoparent, comment est-ce que cela s’est passé ?
Imaginez : un mouton à 4 pattes à qui l’on coupe une patte ! C’est destabilisant non ? Sauf que le coeur en a pris un coup et la confiance avec.
Les enfants avaient à l’époque 4 et 6 ans. Cela faisait 19 ans que j’étais avec mon mari, dont 10 ans de mariage, pas de disputes notoires. Mais avec le temps la communication faisait défaut dans notre couple. Mon mari revenait toujours super tard du travail. Je souhaitais discuter de notre journée mais je me heurtais à un mur de silence.
Je gérais le quotidien : mon travail à temps plein sur Paris (comme lui) et les enfants matin et soir, de bout en bout et cela me pesait. Je lui en faisais part. Aucune réaction. Je me heurtais à son indifférence. Un jour je découvre le pot aux roses. Il avait une autre femme dans sa vie !! Une mère de famille mariée avec 2 enfants.
J’étais sciée, effondrée mais je tenais à y voir clair. Il me dit alors qu’il ne « renoncera » jamais à cette femme ! Et qu’il n’avait plus de sentiments à mon égard. Je crois que mon coeur s’est brisé alors. Cela signifiait que tous les bons et merveilleux moments que nous avions partagés, tout ce que nous avions construit, notre petite famille, et toutes les épreuves que nous avions traversées ensemble… et hop rayés pour lui ! Du moins cela avait très peu de valeur à ses yeux.
Mon ex-mari a alors quitté le domicile conjugal du jour au lendemain en nous laissant en plan tous les trois, pour refaire sa vie avec cette femme. Il a fallu que je gère le choc, les souffrances, pour moi et pour les loulous et bien sûr….et la vie quotidienne.
Lors de la séparation nous avions convenu la garde alternée. Puis lors de la procédure de divorce mon avocate m’annonce un jour que mon ex-mari a demandé à ce que je garde exclusivement les enfants. Nous n’en avions même pas discuté au préalable ! Pour ma part ce qui m’a toujours tenu à coeur, c’était de préserver au maximum les enfants et qu’ils s’épanouissent au mieux et de veiller toujours à leur bien-être, leur bonheur. Alors soit, garde exclusive des loulous.
L’aspect humain était au centre de mes préoccupations. Côté ex-mari l’aspect financier était au centre de ses préoccupations. Autant vous dire que nous n’étions pas du tout sur la même longueur d’ondes. Nous avions définitivement évolué différemment.
Aujourd’hui je suis mono-maman depuis plus de 8 ans. Les enfants ont entre-temps 15 ans et 12 ans.
Racontez-nous ce qui est difficile dans votre situation de monoparent ?
Ce qui a été difficile dans ma situation de monoparent, c’était cette période de deuil, de transition où il a fallu se reconstruire moralement, mais aussi matériellement (trouver un nouveau logement etc..) et tenir en même temps le gouvernail de sa petite famille.
En particulier dans mon cas où mon ex-mari s’est complètement déresponsabilisé de son rôle de père pour ses enfants. Il se dévoue entièrement à sa nouvelle vie. Comment peut-on traiter ses enfants ainsi ? Je ne me l’expliquerai jamais !
Il ne voit quasi plus les loulous malgré le fait qu’il soit libre de les prendre quand il le souhaite (je suis cool). Par contre il les appelle régulièrement.
Mais avec moi, il refuse de me parler de nos loulous, alors que c’est nécessaire et que je suis demandeuse. Et puis surtout ça devrait être la normalité !! Il est constamment dans l’évitement du dialogue.
En résumé, sa démission du rôle de père et la communication inexistante avec moi sont les 2 points difficiles à vivre pour moi. Je me suis fait plus ou moins une raison. Les enfants aussi, non sans péripéties.
Mais racontez-nous aussi ce qui est chouette dans votre vie ! Et ce que vous aimeriez pour la suite ?
À côté de ça, je vis bien le rythme soutenu d’un monoparent : ça c’est peanut ! Je vis bien ma vie de maman solo.
Ce que j’apprécie c’est ce nouvel équilibre et cette harmonie que nous avons su construire à 3. Nous sommes proches, complices, et ça c’est super chouette. Même si bien sûr il y a du recadrage et des mises au point…tout ça fait partie de l’éducation.
J’apprécie aussi ces moments de solitude qui me permettent de me ressourcer, de suivre mes envies.
Par la suite, j’aimerais bien sûr un jour tomber amoureuse et refaire ma vie sentimentale. Pour cela je laisse faire la vie… Car si j’ai tenté les sites de rencontres, je suis allée de déceptions en déceptions. Ou alors je n’ai pas de chance !? Même mes loulous m’ont dit : « Arrête maman, il n’y a que des enfoirés sur ce site, tu te fais mal, tu vaux bien plus ! ». Ils veulent au moins autant mon bonheur que moi le leur, et ça fait chaud au coeur !
Si vous aviez un conseil à donner à des nouveaux monoparents, quel serait-il ?
Pour les nouveaux monoparents, je n’ai pas de conseils particuliers à donner, sinon de garder courage, de rester positif, et que la vie est belle.
Ne vous mettez pas la pression, restez zen !
Et, pour terminer, comment avez-vous découvert Uniparent et que pensez-vous de nous ?
Je vous ai découvert tout à fait par hasard, dans le déroulé de mon compte Facebook. Et je me suis dit : « Tiens voilà un site bien intéressant, où je pourrais échanger, partager sur des thématiques avec d’autres monoparents ».
Je suis allée au pique-nique organisé par l’équipe d’Uniparent le 30 juillet dernier. C’était vraiment très sympa de faire connaissance, de discuter, d’écouter avec bienveillance, tout en partageant un bon pique-nique.
Un jour, qui sait, nous monoparents, on remplira Bercy pour une mega fiesta !
