Quelques conseils simples et accessibles à tous les nouveaux monoparents pour les aider à reconstruire leur estime de soi après une séparation.
Le point de vue de Sophie Braun – Psychologue.
Les séparations fragilisent. L’image de soi est diminuée. En résumé, l’un se sent coupable et l’autre nul. Parfois même, les deux se sentent nuls et coupables.
Une précision préalable, celui qui part n’est pas toujours « le coupable ». La séparation est souvent l’affaire du couple. La plupart du temps, le couple ne fonctionne plus pour des raisons souvent complexes et difficiles à démêler.
Les séparations arrivent après de grandes périodes de difficultés, de disputes, de crises, d’humiliations diverses et/ou de tromperies. Tout cela écorne l’image de soi.
Se faire confiance passe par reconstruire une meilleure image de soi.
Comment faire ?
En acceptant la complexité de la vie et des relations humaines. Votre conjoint ne vous a pas quitté parce que vous êtes nul(lle), moche, impuissant ou chômeur(se). Quoi qu’il raconte ! Les séparations arrivent parce que la vie de couple est difficile et que nous acceptons de moins en moins de rester dans des situations qui nous ne nous semblent pas suffisamment épanouissantes. Regardez les chiffres : Un couple sur trois se sépare en province et un sur deux à Paris. Vous n’êtes pas les seuls. Vous n’êtes ni nul, ni mauvais.
En résistant au sentiment d’humiliation qui résulte de la violence des propos échangés pendant les disputes et les engueulades. Le narcissisme est fragile (l’image de soi). Il s’agit d’y faire attention, mais c’est le cadet des soucis dans les séparations. Les paroles dépassent la pensée et blessent profondément. Il faudrait réussir à mettre de la distance avec ces paroles-là, elles ne disent rien de plus que l’envie de faire du mal pour rendre les coups quand on s’est senti soi-même blessé.
En se ré-ouvrant au monde extérieur. Souvent on s’est enfermé dans la fin de ce couple, sans énergie pour le reste du monde. C’est pourtant là que vous pouvez trouver des regards bienveillants pour vous aider à vous reconstruire. Même si c’est difficile par manque de temps ou d’argent, il est essentiel de ne pas rester enfermé(e) dans du ressassement ou de la nostalgie.
En acceptant que le temps est nécessaire et que sauter les étapes n’est pas une bonne idée. Un temps de deuil et de renoncement est nécessaire. N’ayez pas peur de vous sentir triste et sans énergie. Vous n’allez pas sombrer dans la dépression. Il est normal d’être triste après une séparation. Sans s’y enfermer.
Enfin, en renonçant à un modèle idéal. Nous sommes mus par une image d’un Moi idéal et d’une vie idéale à laquelle nous aspirons. Plus cette image est forte, plus nous sommes déçus de ne pas l’atteindre. Nous sommes déçus de nous-même et l’image de soi s’écroule. Cette image idéale s’est peut-être forgée en référence au modèle parental (pour faire comme eux ou pour réparer leur histoire), ou pour d’autres raisons. Il faut s’interroger et prendre de la distance. La vie n’est pas une recherche d’idéal. Il n’y a pas de modèle auquel se conformer. Chacun doit apprendre dans la vie quotidienne et les épreuves, ce qui lui fait du bien et ce qui lui déplait. Apprendre demande toujours du temps. C’est long, c’est une recherche. Il s’agit de ne pas se décourager et de s’accorder le droit de faire ce que l’on appelle des erreurs, mais que je vous propose d’appeler plutôt la construction plutôt la construction d’une vie.
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