Est-ce que l’on doit tout accepter de son enfant lorsque l’on est monoparent ? La réponse toute simple et toute logique est : non ! Voilà pourquoi et voilà comment…
« Depuis que l’on s’est séparés avec son papa, je n’arrive plus à refuser quoique ce soit à Lucas. J’essaie de compenser en lui permettant un peu plus qu’avant. » ; « J’ai peur de faire de la peine à mon enfant, je déteste le voir triste. » ; « les colères de ma fille me désarment, je la vois tellement peu que je préfère profiter pleinement des moments en commun. », sont autant de témoignages qui illustrent la difficulté de certains parents à dire « non » à leur enfant.
Si c’est aussi difficile de dire « non », c’est que cela cache différents sentiments :
– Je me sens coupable vis-à-vis de mon enfant que je vois si peu, (je culpabilise)
– Je ne suis pas sûre que ma décision soit la meilleure (je doute)
– Ça va prendre trop de temps de rentrer dans un bras de fer alors que je ne suis pas sûre d’arriver à tenir ma décision (je suis épuisée ou pressée)
Mais finalement, à quoi sert le « non » ?
Contrairement à ce qui pourrait aller de soi, dire « non » rassure. C’est étrange, non ?
Le « non » aide l’enfant à comprendre ce que vous attendez de lui et le prépare à la manière dont il doit se comporter. Vos règles seront alors progressivement intégrées par votre enfant.
Et si mon ex ne respecte pas les mêmes règles ?
Pas de problème ! Laissez le soin à votre ex. de s’occuper de ses propres règles. Votre enfant saura se repérer dans ce qu’attend de lui son papa d’un côté, et sa maman de l’autre.
À condition toutefois que chacun ait de la cohérence dans les règles et les limites que chacun pose. C’est-à-dire qu’en ce qui vous concerne, ce sont les mêmes règles et limites que vous devez poser et rappeler. Si un jour c’est « oui » et le lendemain « non », vous risquez de l’embrouiller, non ?
Poser des limites a des avantages. Mais si !
Cela vous permettra de limiter la casse pour plus tard en évitant l’enfant ingérable qui commande tout mais est terriblement angoissé. Cela vous facilitera également la vie au quotidien, ainsi que celle de votre entourage et la vie sociale en général. De plus, vous le guidez vers un avenir d’adulte autonome et équilibré.
Comment arriver à dire non à son enfant en restant raisonnable ?
1. Fixez des règles que vous êtes sûrs de pouvoir tenir.
2. Choisissez peu de règles et faciles à comprendre par votre enfant en fonction de son âge. Par exemple 2 ou 3 règles pour les tout-petits.
3. Dites ce que vous voulez et non ce que vous ne voulez pas. Par exemple, il sera plus efficace de donner une consigne positive telle que « Demande à ton ami si tu peux jouer avec son jouet… » plutôt que « Non, ce n’est pas à toi ! Lâche ce jouet. »
4. Accueillez l’émotion de votre enfant. Face au « non », il peut se sentir triste ou en colère. « Ah oui, c’est frustrant de devoir partir, je comprends que tu aurais préféré jouer encore avec tes copains. »
5. Posez des questions pour aider votre enfant à réfléchir : « Est-ce que tu te souviens de la règle pour … ? », « Qu’est-ce que tu dois faire quand… »
Peu à peu, lorsque vous serez à l’aise avec le « non », vos « oui » seront alors des vrais « oui », et tout cela permettra à votre enfant de grandir sereinement.
